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Le handicap de la fibromyalgie pour les bonnes résolutions

À l’occasion de chaque fin d’année, une grande partie de la population prend de « bonnes résolutions » pour la nouvelle année à venir, mais on sait d’expérience que peu de ces résolutions aboutiront.

Je profite de l’occasion de l’événement interblogueurs « Votre astuce pour appliquer ses bonnes résolutions » pour vous en parler ici aujourd’hui.

Se fixer des objectifs est facile — c’est les atteindre qui est difficile. Lorsque l’on souffre de fibromyalgie, cela peut sembler impossible.

Les difficultés spécifiques qui rendent les objectifs difficiles à atteindre sont le manque d’énergie, la fatigue et la perte de mémoire (brouillard cérébral). Certains ont ces symptômes en permanence, ce qui rend difficile de faire quoi que ce soit. D’autres ont des symptômes en dents de scie, avec de brèves périodes de productivité suivies d’un effondrement et d’un immobilisme total. Si l’on ajoute à cela un changement de mode de vie, cela ne peut pas être facile.

Mais cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas essayer. Un objectif peut donner une nouvelle orientation à votre vie, et atteindre un objectif est bon pour vous. Vous connaissez le sentiment d’accomplissement ? Il provient d’une poussée de norépinéphrine dans votre cerveau, et comme l’activité de ce neurotransmetteur est généralement faible, il peut être thérapeutique.

Bien sûr, lorsque la maladie chronique vous fait déjà vous sentir mal, vous n’avez pas besoin que l’échec vienne s’ajouter à la pile d’émotions négatives. C’est pourquoi il est particulièrement important de vous fixer des objectifs réalistes.

Les bonnes résolutions aboutissent rarement

Mais voyons d’abord ce qui fait que 99 % (ou presque) des bonnes résolutions pour la nouvelle année risquent de ne jamais aboutir.

Les bonnes résolutions aboutissent rarement

Je vois six facteurs majeurs qui condamnent d’avance leur succès et six autres qui seraient plutôt favorables à une réussite.

Commençons par les facteurs néfastes qui sont à éviter si vous souhaitez quand même prendre une résolution qui doit aboutir.

Ils sont tous liés à la nature même de la résolution.

Je vois d’abord toutes ces résolutions prises par la « tête » sans tenir compte de la sphère de nos émotions (ce qu’on appelle couramment « le cœur »). Vous pourriez ainsi dire : « l’année prochaine, je veux perdre 40 kg. »

Une telle résolution rejoindrait en même temps le deuxième facteur d’échec que je vois. Elle est trop ambitieuse.

Un troisième facteur qui n’est pas loin, c’est le côté perfectionniste d’une telle proposition. Elle est si grandiose et brillante que même moi, je ne me sentirais pas capable de l’affronter.

Un quatrième facteur qui est souvent négligé lorsqu’on prend des résolutions c’est qu’on ne tient pas compte de la force de nos propres habitudes. Les modifier ou changer est beaucoup plus difficile qu’on ne le croit.

Un cinquième facteur qui intervient est le fait que lorsque nous prenons des résolutions, elles portent généralement sur une longue durée, de sorte que la récompense est loin et il sera difficile de maintenir ce but lorsque d’autres petites récompenses immédiates viendront distraire nos intentions à long terme.

Et finalement le sixième obstacle que je vois, c’est le fait qu’en prenant des résolutions nous omettons généralement de les formuler d’une façon assez astucieuse pour pouvoir contourner les obstacles de procrastination qui menacent de bloquer ces initiatives.

Si j’ai dit initialement qu’il y avait 99 % de chances que ces bonnes résolutions n’aboutissent pas, cela laisse quand même au moins 1 % de chances pour aboutir.

Des astuces pour faire aboutir des résolutions

Voici les six facteurs qui faciliteront un tel aboutissement.

 

Fibromyalgie et bonnes résolutions

D’abord, il vaut mieux y aller doucement. Je me rappelle qu’on m’a expliqué que ce ne sont pas ceux qui partent avec un enthousiasme et beaucoup d’effort pour bien faire qui arrivent en haut de la montagne, mais plutôt les autres qui s’y mettent d’une façon détendue comme si cela n’était rien de bien extraordinaire.

Et mon deuxième point rejoint cette même philosophie. Je conseille d’aborder la tâche de réaliser nos propositions par un chemin qui demande le moindre effort possible, un peu comme le bouton à un seul clique d’Amazon pour passer des commandes.

Ensuite, lorsque nous avons fixer notre but, il ne faut pas s’efforcer de vouloir faire plus qu’un pour cent par jour et ainsi repartir le chemin qui nous nous proposons de parcourir sur toute la durée de l’année.

L’idée est celle d’un avion qui arrive à changer la ville où il finira par atterrir en modifiant son cap par seulement un ou deux degrés au départ.

Ensuite, le quatrième principe qui me paraît élémentaire et cependant ensuite souvent bien difficile à appliquer, c’est faire faire tout simplement à ce que nous nous proposons de faire. « Just Do It », comme dans la publicité d’un certain article de sport, sans laisser intervenir une quelconque réflexion mentale.

Une astuce pour y parvenir lorsque notre réflexion consciente se réveille pour y intervenir c’est de faire un geste avec la main en l’air comme pour tourner un interrupteur de la lumière et d’y foncer tout simplement, quitte à réfléchir plus tard sur la question ou les idées alternatives qui voulaient se présenter à notre conscience. Cette stratégie rejoint les conseils de cet article qui explique comment faire pour se lever immédiatement quand notre réveil sonne.

Une cinquième astuce pour attaquer d’anciennes habitudes que nous souhaitons changer, c’est d’associer le nouveau comportement qui correspond à notre proposition pour l’année à un déclencheur qui fait partie d’un comportement que nous avons déjà. 

Ceci pourrait être par exemple le fait de faire un petit exercice de gymnastique chaque fois que nous nous rendons aux toilettes.

La sixième astuce consiste dans une visualisation de ce que nous voulons obtenir. Ensuite, nous le combinerons avec une démarche d’écriture répétée de nos objectifs.

Cela fonctionne de la manière suivante : chaque jour (ou même plusieurs fois par jour), nous prenons un bout de papier et nous notons spontanément tout ce que nous voulons obtenir ou réaliser. Ensuite, nous rangeons ce bout de papier et ne le regardons plus ce que nous y avons écrit, mais nous écrirons à nouveau ce que nous souhaitons obtenir la prochaine fois et les choses qui nous tiennent vraiment à cœur y seront à nouveau. Et ce sont eux que nous finirons à réaliser. S’il y avait des choses que nous aurons oublié par la suite de noter, c’est que ces autres choses ne correspondaient pas vraiment à ce que nous tenions à cœur de faire.

Ce qui vous reste à faire concrètement

Pour revenir à la proposition hypothétique de vouloir perdre 40 kg que nous avons mentionné en haut, il vaudrait déjà mieux nous proposer de perdre 5 kg par mois, et encore mieux « une moyenne de 5 kg par mois ».

Les trois propositions vont vers le même but, mais les dernières ont déjà un peu plus de chances de pouvoir aboutir que la première.

Mais lorsque les choses ne se passeront pas bien, la chose la plus importante sera de se pardonner. Vous êtes humain et vous devez relever des défis extraordinaires. Reconnaissez que passer la journée est un accomplissement pour vous, et faites ce que vous pouvez.